Le cinéma de genre au service de l'humain : explorer nos parts d'ombre avec 'La Serre'.

Le cinéma de genre au service de l'humain : explorer nos parts d'ombre avec "La Serre"

En tant que réalisateur, je crois fermement que le cinéma de genre, qu'il soit fantastique, mystérieux ou même horrifique, est un formidable outil pour aborder des questions humaines et sociales complexes. Avec mon prochain projet, "La Serre", je souhaite explorer la dualité de la nature humaine et les secrets qui se transmettent de génération en génération.

Le film raconte l'histoire d'Antoine, un garçon de 10 ans, et d'Henri, un vieil homme énigmatique, dont la maison est en parfaite symbiose avec son environnement. Leur relation est au cœur du récit : une rencontre qui pourrait être celle de deux âmes solitaires, mais qui se révèle être une initiation à un monde à la fois magnifique et terrifiant3. Le scénario montre comment Antoine, qui arrive dans cet univers avec la naïveté de l'enfance, va peu à peu s'adapter aux pratiques d'Henri.

"La Serre" n'est pas qu'un récit fantastique. C'est un film sur la transmission, sur le poids de l'héritage et sur la manière dont les valeurs se perpétuent, qu'elles soient belles ou sombres. Le carnet que le grand-père d'Henri lui a légué, et qu'il transmet à son tour à Antoine, est une allégorie de ces traditions qui peuvent se poursuivre à travers les époques6. Le sourire ambigu d'Antoine à la fin du film, quand il a pleinement intégré les pratiques d'Henri, pose une question fondamentale : qu'est-ce qui est transmis et à quel prix?

Mon approche en tant que réalisateur est d'utiliser le genre pour amener le spectateur à réfléchir sur des sujets qui le concernent. "La Serre" explore la part d'ombre qui peut sommeiller en chacun de nous, et comment l'environnement et l'apprentissage peuvent la faire grandir. Le film de genre, avec ses symboles et ses métaphores, est un moyen puissant de sonder ces aspects de l'humain sans avoir à donner de réponses toutes faites. Au lieu de cela, il invite le public à se poser ses propres questions et à interroger la nature de ce qu'il est en train de voir.

Un Nouveau Projet : Le Filet Invisible

Il y a quelques années, ma séparation m'a mené vers une réalité que je n'avais jamais imaginée : celle de demander de l'aide. En tant qu'homme, en tant que père, j'ai dû affronter non seulement mes propres résistances, mais aussi le poids d'une société qui valorise l'autonomie au détriment de l'interdépendance.

En franchissant la porte d'un organisme communautaire, j'ai d'abord ressenti cette honte sourde qui nous fait croire que nous avons failli à notre rôle social. Puis, j'ai découvert quelque chose de profondément fascinant : un système sophistiqué né de notre capacité collective à prendre soin les uns des autres. J'y ai trouvé des professionnels dévoués qui ont su m'accompagner, moi et mon fils aîné, à travers cette période de transition.

Cette expérience m'a révélé un paradoxe troublant : comment une société peut-elle créer un réseau d'entraide aussi remarquable tout en le maintenant dans une relative invisibilité ? Pourquoi ce qui nous rend le plus humains demeure-t-il si souvent dans l'ombre de nos priorités collectives ?

C'est ce questionnement profondément personnel qui nourrit mon prochain projet documentaire que je souhaite mettre en chantier. Je suis actuellement en recherche de financement et ouvert aux collaborations pour donner vie à cette exploration intime de notre humanité partagée.